Exploiter le déficit foncier pour optimiser votre stratégie immobilière

Sommaires

Comprendre le déficit foncier

Définition et généralités

En immobilier, le déficit foncier désigne la situation où les charges associées à une propriété – telles que des frais d’entretien ou de rénovation, des intérêts d’emprunt ou des taxes – sont supérieures aux revenus que cette propriété génère. Typiquement, cela se produit lorsque vous investissez dans un bien immobilier dont l’objectif principal n’est pas la génération de revenus immédiats, mais plutôt l’appréciation à long terme de la valeur de l’actif.

Comment est-il calculé ?

Calculer le déficit foncier est un exercice de comptabilité relativement simple : vous soustrayez simplement l’ensemble de vos charges de vos revenus locatifs. Les charges comprennent tous les coûts associés à la possession et à l’exploitation de la propriété, comme les travaux d’entretien, de réparation ou d’amélioration, les frais de gestion immobilière, les taxes, et bien sûr, les intérêts d’emprunts si vous avez financé votre achat par un prêt immobilier.

Législation en vigueur

En France, la législation immobilière a prévu une prise en compte du déficit foncier pour soulager les propriétaires investisseurs. Selon l’article 156 du Code général des impôts, ce déficit est déductible de vos revenus globaux jusqu’à un montant de 10 700€ par an. La balance se reporte sur les 10 années fiscales suivantes si elle est supérieure à ce montant.

 

Les avantages fiscaux du déficit foncier

Réduction d’impôts

L’option du déficit foncier représente une réelle opportunité pour réduire les impôts afférents à vos revenus locatifs. En effet, la déduction du déficit foncier permet d’abaisser le montant de votre revenu imposable, avec pour conséquence une diminution du montant de vos impôts. Cette déduction peut être particulièrement intéressante pour les contribuables fortement fiscalisés.

Optimisation de la rentabilité locative

Le déficit foncier est également un excellent moyen de booster votre rentabilité locative. Prenons l’exemple d’un investisseur qui acquiert un bien immobilier à rénover. En effectuant des travaux, non seulement il pourra louer son bien à un prix plus élevé, mais en plus, il pourra déduire une partie de ces frais de ses revenus fonciers, boostant ainsi son rendement net.

Amortissement et dépenses déductibles

Mais le déficit foncier a également une autre vertu : il permet de déduire de vos revenus fonciers un certain nombre de dépenses. Les travaux d’amélioration, de réparation ou d’entretien effectués sur votre bien locatif sont en effet intégralement déductibles de vos revenus fonciers, sous certaines conditions.

 

Comment exploiter le déficit foncier dans votre stratégie immobilière ?

L’investissement dans l’ancien

Une des principales stratégies pour tirer parti du déficit foncier est de se tourner vers l’immobilier ancien qui nécessite souvent de gros travaux de rénovation. Les travaux pourront, dans une large mesure, être déduits de vos revenus fonciers, amplifiant ainsi l’effet de l’optimisation fiscale.

Réaliser des travaux déductibles

Il convient néanmoins de noter que tous les travaux ne sont pas déductibles. Le législateur exclut en effet de la catégorie des travaux déductibles ceux qui concourent à la production ou à la livraison d’un immeuble neuf, de ceux qui modifient de manière substantielle l’agencement ou l’équipement initial de l’immeuble, ou encore de ceux qui ont pour effet d’accroître de plus de 10% la surface habitable initiale de l’immeuble. Il ne s’agit donc pas de faire n’importe quels travaux, mais de planifier soigneusement vos opérations pour maximiser votre déficit foncier.

Exemples et simulations de déficits fonciers

Imaginez par exemple que vous avez acheté un bien locatif pour un montant de 200 000€ et que vous avez emprunté l’intégralité de cette somme sur 20 ans à un taux d’intérêt de 2%. Vous effectuez également des travaux de rénovation pour un montant de 30 000€. Votre revenu foncier brut s’élève à 15 000€ par an. Vous pouvez ainsi déduire vos intérêts d’emprunt (soit environ 4 000€ la première année), vos dépenses de rénovation, ainsi que vos frais de gestion. Le déficit foncier ainsi créé pourra être déduit de votre revenu global, avec pour effet de réduire votre impôt sur le revenu.

 

Risques et limites du déficit foncier

Plafonnement des avantages fiscaux

Comme mentionné précédemment, le déficit foncier est limité à une certaine limite annuelle. C’est ce que l’on appelle le plafonnement des niches fiscales. En pratique, cela signifie que vous ne pouvez pas déduire plus de 10 700€ par an de votre revenu global. Si votre déficit est supérieur à ce montant, vous pouvez toutefois le reporter sur les dix années suivantes.

Les contraintes de location

Pour bénéficier de l’avantage fiscal lié au déficit foncier, vous devez vous engager à louer votre bien pendant une durée minimale de 3 ans, sauf en cas de décès, d’invalidité ou de licenciement. Cela peut représenter une contrainte importante pour certains investisseurs.

Nécessité d’une bonne gestion de patrimoine

Enfin, exploiter le déficit foncier demande une connaissance aigüe de la fiscalité immobilière et des compétences en gestion de patrimoine. Il est donc recommandé de se faire accompagner par un conseiller en gestion de patrimoine ou un expert en fiscalité pour optimiser votre stratégie d’investissement.

Partager sur :
Facebook
Twitter
LinkedIn